En ce milieu d’année 2018, la plupart des pays de la planète ont déjà passé le seuil de leur dette écologique. Pour ce qui concerne la France par exemple, elle a débuté sa dette écologique depuis le 05 mai. Concrètement, un pays qui a passé sa dette écologique consomme alors plus de ressources et donc d’énergie qu’il n’en produit. A l’échelle planétaire, si tous les pays consommaient au même rythme que la France, l’humanité consommerait 2,9 fois ce que la terre peut générer en une seule année. Les français consomment dont plus de ressources que les écosystèmes du territoire français sont en mesure de générer. Rares sont ces pays qui n’ont pas encore passé cette date fatidique. Les meilleurs exemples en la matière étant le Maroc ou le Vietnam dont les dates respectives sont les 16 et 20 décembre.
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Ces chiffres alarmants nous interpellent tous. Ils sont d’autant plus inquiétants que ce dépassement ne connait pas une baisse conséquente malgré les mesures coercitives prises par les gouvernants depuis quelques années pour encadrer la consommation d’énergie des ménages, notamment celle de nos habitations. En effet, la réglementation thermique 2012, plus connue sous l’appellation RT2012 censée remplacer la précédente disposition en la matière, la RT2005 est très vite devenue caduque. Il a fallu la remplacer par la RT2020 au bout de quelques années seulement.
Dans cet article, il sera essentiellement question de la RT2020. Mais avant, nous poserons le contexte en évoquant brièvement la RT2012. Nous pourrons alors relever les innovations qu’apporte la RT2020.
Que proposait la RT2012?
L’ambition qu’affichait la RT2012 à sa genèse était claire. Il s’agissait en effet de porter la consommation d’énergie primaire, notamment celle des bâtiments résidentiels à un plafond de 50kwh/m2/ an. Objectif ambitieux fixé par l’article 4 de la loi Grenelle mais réaliste à une époque où les consommations des bâtiments de type résidentiel culminaient encore à des sommets de 150kwh/m2/ an en moyenne, soit trois fois plus que le nouveau seuil fixé par la RT2012.
L’innovation majeure apportée par la RT2012 par rapport à la RT2005 est le coefficient Bbio qui définit des nouvelles règles de construction à l’intention des spécialistes du bâtiment. Ces règles s’étendent à la fois aussi bien aux matériaux entrant dans la construction que dans les techniques de construction. L’objectif étant de construire des bâtiments moins énergivores réduisant ainsi la facture énergétique des ménages et par ricochet les émissions de gaz à effet de serres. Mieux, le coefficient Bbio propose une échelle de notation quant aux performances écologiques du bâtiment en particulier la capacité dudit bâtiment à réaliser des économies d’énergie. Cette notation se fonde sur trois piliers:
- Le besoin bioclimatique du bâtiment;
- La consommation d’énergie primaire proprement dite et;
- Le confort en été.
Que propose la RT2020 de mieux?
La RT2020 se veut plus ambitieuse que la RT2012. Elle fixe en effet la consommation d’énergie primaire dans l’intervalle de 10Kwh/m2/an à 20Kwh/m2/an. Pour rendre cet objectif réalisable pour tous, elle propose une série de mesures incitatives. Il s’agit par exemple de techniques novatrices d’isolation dont le but final est de réaliser des bâtiments au mieux capables outre de réaliser des économies d’énergie de produire leur propre énergie. La RT2020 recommande également l’utilisation d’équipements censés consommer peu d’énergie tels que les leds par exemple.
La RT2020 propose enfin en remplacement du Bbio, le concept de bâtiment à énergie positive (BEPOS). Loin d’être une vue futuriste, le BEPOS est conçu selon un corpus de règles architecturales rigoureuses:
- La compacité qui permet à l’édifice de réduire considérablement les pertes d’énergie;
- L’orientation qui permet au bâtiment de bénéficier au maximum de la lumière du jour en journée et;
- L’agencement optimal qui suppose une meilleure disposition des pièces selon leur degré de consommation en énergie.
L’on dénombre aujourd’hui plusieurs centaines de bâtiments conçus en respect du label BEPOS.
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